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L’histoire détaillée de la « Speed » ou « Moonwatch » inonde la toile avec moult détails et anecdotes, certaines farfelues mais tenaces telle celle des astronautes qui vont acheter leur montre pour aller sur la lune dans une petite boutique, je ne reviendrai pas dessus en détails, mais voici un petit résumé:

La montre Omega Speedmaster Professional, souvent surnommée « Moonwatch », est l’un des modèles les plus emblématiques de l’horlogerie. Cependant, avant de devenir célèbre pour son rôle dans les missions lunaires de la NASA, la Speedmaster avait déjà une histoire riche et fascinante. Lancée en 1957, la Speedmaster a été initialement conçue comme une montre de sport et de chronométrage de précision pour les courses automobiles. Omega a introduit ce modèle avec le calibre 321, un mouvement chronographe à remontage manuel, réputé pour sa robustesse et sa précision. Le design de la Speedmaster s’inspirait des tableaux de bord des voitures de course italiennes de l’époque, avec une lisibilité optimale grâce à ses aiguilles et index luminescents. Dès sa sortie, la Speedmaster se distingue par son verre en hésalite et sa lunette tachymétrique, une première pour une montre-bracelet. Cette lunette permettait aux pilotes de mesurer la vitesse moyenne sur une certaine distance. Le boîtier de 39 mm, relativement grand pour l’époque, lui conférait une présence notable au poignet. La véritable percée de la Speedmaster s’est produite au début des années 1960, lorsque la NASA a commencé à chercher une montre-bracelet fiable pour ses astronautes. En 1962, l’astronaute Wally Schirra porta sa propre Speedmaster lors de la mission Mercury-Atlas 8. Cette performance suscita l’intérêt de la NASA, qui entreprit une série de tests rigoureux pour sélectionner une montre officielle pour ses missions spatiales. En 1965, après avoir subi et réussi des tests extrêmes de résistance aux chocs, aux vibrations, aux températures et aux pressions, la Speedmaster fut officiellement certifiée par la NASA pour toutes les missions spatiales habitées. Cette certification propulsa la montre dans une nouvelle dimension, bien au-delà de son marché initial. Avant 1969, la Speedmaster avait déjà commencé à forger sa légende. Elle était non seulement un outil de précision pour les professionnels de l’automobile et de l’aéronautique, mais aussi un symbole d’innovation et d’excellence horlogère. Ce n’est qu’après l’alunissage de 1969 que la Speedmaster deviendra mondialement connue, mais ses premières années posent les fondations de ce qui allait devenir un véritable mythe horloger.


Faisons maintenant un tour synthétique des appellations et évolutions de la Speedmaster.

PART 1: les appellations usuelles

Les différentes appellations sont directement issues de son histoire avec la NASA.

Speedmaster « pré-PRO » dite « Ed White »
En juin 1963, Ed White est le premier américain à faire une sortie hors de la navette (EVA) avec une speedmaster 105.003 au poignet. Ce modèle n’a pas encore le terme « professional » marqué sur le cadran, c’est donc une « pré-pro ».

“Professional”
En 1965 la Speedmaster réf 105.003 avec calibre 321 (base Lemania) est testé par la NASA et obtient l’accréditation pour les vols habités. Omega rajoute alors “professional” sur le cadran des Speedmaster suivantes.

« Moonwatch » et « Pré-Moon »
En juillet 69 une Speed réf 105.012 est sur le poignet de Buzz Aldrin lorsqu’il débarque sur la lune, elle prend alors l’appellation « Moonwatch ».
Omega, conscient du pouvoir marketing de cet événement, inscrit au dos de la Speed « Flight Qualified by NASA for All Manned Space Missions » et « The First Watch Worn On The Moon ». Mais cela ne ce fait pas du jour au lendemain et nous trouverons ce marquage à partir de 1970.

Il y a donc les speed « pré-moon », sans inscription au dos du boitier (seulement « speedmaster »), fabriquées avant 70, et les « Moonwatch » ensuite.

« Straight Writing »
Les premiers inscriptions sont donc réalisés dans l’urgence et pendant environ deux ans (70 et 71) l’inscription « THE FIRST WATCH WORN ON THE MOON » est horizontale sur deux lignes centrales au dos du boitier, alors que l’inscription « Flight qualified… » est en cercle sur le diamètre extérieur du fond de boitier.
Elles sont appelées les « Straight Writing ».

Ensuite le marquage des deux phrases est fait en cercle sur le fond de boitier, autour du logo représentant l’hippocampe comme nous le connaissons aujourd’hui.

Entre histoire et marketing…
La « vraie » « moonwatch » est une « pré-moon »!
En effet, Buzz portait une montre référence 105.012 de 65, et donc les « moonwatch » post 69 (réf 145.022 et 145.0022) n’ont jamais mis les pieds sur la lune… mais à coté de la lune oui.

« Spacewatch » plus que « Moonwatch »
Les speedmaster ont eu l’accréditation en 65 et une deuxième fois en 72 puis 78, pour les missions humaines dans l’espace et ont été utilisées à cet effet par les astronautes de la NASA (et pas que, par les Russes aussi entre autres).
Mais la première fois qu’une Speed est allée se balader la haut, c’était avant l’accréditation NASA, en 62, au poignet de Wally Schirra (c’était sa montre personnelle, une CK 2998).
Donc la CK 2998 puis toutes les références depuis 65 jusque dans les années 90 (réf 145.0022) sont des références de speed ayant participé aux différentes missions dans l’espace.

« Automatic », « Reduced » etc
Omega a sorti pas mal de séries spéciales « professional », variations autour de la Speed ayant eu les accréditations NASA, donc avec un calibre à remontage manuel 321 ou 861 (depuis 68) puis 1861 et leurs variantes décorées (pour les speed avec fond cristal).
Mais il y a eu aussi des Speedmaster automatiques, des speed de plus petite taille (38 au lieu de 42) appelées « Reduced » mais aussi des Speed avec date, date + jour etc.
Ces modèles n’ayant jamais eu d’accréditation, elles ne sont pas marquées « professional » sur le cadran, et ne sont donc pas des « moonwatch ».

Dans une 2 ème partie nous verrons les particularités des différentes références des Speedmaster Professional, donc de 65 à nos jours.